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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 22:55

 

 

 

 

 

 

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LE DESESPOIR EST ASSIS

SUR UN BANC

 

 

Dans un square sur un banc

Il y a un homme qui appelle quand on passe

Il a des binocles un vieux costume gris

Il fume un petit ninas il est assis

Et il vous appelle quand on passe

Ou simplement il vous fait signe

Il ne faut pas le regarder

Il ne faut pas l'écouter

Il faut passer

Faire comme si on ne le voyait pas

Comme si on ne l'entendait pas

Il faut passer presser le pas

Si vous le regardez

Si vous l'écoutez

Il vous fait signe et rien personne

Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui

Alors il vous regarde et sourit

Et vous souffrez atrocement

Et l'homme continue de sourire

Et vous souriez du même sourire

Exactement

Plus vous souriez plus vous souffrez

Atrocement

Plus vous souffrez plus vous souriez

Irrémédiablement

Et vous restez là

Assis figé

Souriant sur le banc

Des enfants jouent tout près de vous

Des passants passent

Tranquillement

Des oiseaux s'envolent

Quittant un arbre

Pour un autre

Et vous restez là

Sur le banc

Et vous savez vous savez

Que jamais plus vous ne jouerez

Comme ces enfants

Vous savez que jamais plus vous ne passerez

Tranquillement

Comme ces passants

Que jamais plus vous ne vous envolerez

Quittant un arbre pour un autre

Comme les oiseaux.

 

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     Jacques Prévert, ce sont des films, ds scénarios (ou,si vous faites partie des intégristes du pluriel en langue d'origine : des scenarii...) des chansons - l'inoubliable, l'nusable Les Feuilles mortes sur une musique de Vladimir Kosma -, du théâtre, et surtout, de la poésie. Son recueil majeur, Paroles, s'arrache en librairie dès sa mise en vente, en 1945 ! Du jamais vu pour la poésiequi s'envole, décontractée, souriante, drôle, amusante, inattendue, vers des millions de lecteurs ravis - on n'a pas fait mieux depuis. Et personne ne relève le défi...

    Jacques Prévert est né à Neuilly-sur-Seine en 1900 - nous a quitté en 1977 à Omonville-la-Petite.

    Jacques Prévert est le scénariste de l'Affaire est dans le sac, du Crime de Monsieur Lange, de Drôle de drame, de Quai des brumes, du Jour se lève, des Visiteurs du soir, des Enfants du paradis.

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commentaires

P
<br /> magnifique<br />
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D
<br /> <br /> Merci de ton passage, bonne semaine<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> bonjour Dadette, un poème de circonstance lorsque l'on pense aux sans-abri qui subissent le froidure...souvent qui refusent aide mais pas quelques mots, quel que sourire ...je salue tous ces<br /> bénévoles qui maraudent le soir !!<br /> <br /> <br /> bisous<br />
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D
<br /> <br /> Bien vue mon Amie, il a pour but de ne pas quitter cette triste réalité, Je ne peux admettre que de nos jours nous puissions encore mourir de froid, seul, dans la rue ou ailleurs. Un<br /> pays dit évolué!!! c'est une honte pour nous. Douces pensées<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Trsè beau avec beaucoup de sensibilité.<br /> <br /> <br /> Moi, je le regarderais ce gars-là sur le banc et j'irais même m'asseoir à côté de lui partager cette joie intérieure !<br />
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D
<br /> <br /> Merci de ton passage, lorsque j'étais active, je prenais le métro à Pantin, et chaque matin je retrouvais deux hommes, mal rasés, mal habillés et je me mettais entre eux, ils sont<br /> devenus des connaissances et j'ai su qu'ils étaient tous deux profs. refusant le système de l'époque, c'est eux qui m'ont encouragé à écrire "bien modestement", ils étaient les premiers à me<br /> lire. J'en garde un souvenir ému. Ils sont encore avec moi et pourtant.... Douces pensées<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Bonjour et bienvenue chez les anciens d'orange.<br />
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D
<br /> <br /> Merci d'avoir pris ma demande , caresse à Titoune<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> je suis fan de prevert<br /> <br /> <br /> je ne connaissais pas ce texte<br /> <br /> <br /> c'est le ti scenario de la compassion<br /> <br /> <br /> et tu restes prisonnier de l'amour<br /> <br /> <br /> ds la poesie du quotidien gris<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Oh mon Ami, cette rue vide ... crois tu réellement que cela soit de la compassion. Pour moi, je n'aime pas ce mot, il veut tout et rien dire. Malheureusement c'est la réalité peut<br /> être encore plus qu'à l'époque ou ce poème a été écrit. Tant d'indifférence, en ce moment, en 2012 en France, on meurt de froid dans la rue, seul... Ne me dit pas que c'est leur faute, c'est la<br /> dure réalité de notre époque dit "évoluée". C'est bien triste . Douces pensées<br /> <br /> <br /> <br />

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